Comment
se fait-il que les eaux de Spa soient si différentes,
alors qu'elles sont captées si près les unes des
autres ?
En partant de la crête
de Malchamps, on rencontre les eaux dites " Source ".
Elles proviennent des eaux de pluie infiltrées sur la
crête de la fagne de Malchamps où subsistent un
grand lambeau d'argile à silex et quelques plages de sables.
Elles s'écoulent vers l'aval dans les fissures du socle
cambrien et émergent généralement à
proximité de cette crête, sans être restées
longtemps au contact des roches. C'est pourquoi elles sont faiblement
minéralisées. La teneur en sels minéraux
varie toutefois quelque peu au cours de l'année en fonction
du temps de séjour dans les dépôts secondaires
(argile à silex) et tertiaires (sables). Pour
plus de détails sur le sous-sol, voyez la coupe
géologique.
Un peu plus bas, on trouve les
sources de type "Reine".
Cette fois, l'eau ressort de terre après un plus long
voyage dans le sous-sol
(entre 6 mois et quelques années). L'eau de pluie qui
tombe sur le versant est filtrée par le " colluvium
", c'est-à-dire la couche de terre et de débris
rocheux qui recouvre le sol et qui provient de l'érosion
du sommet de la colline. Elle s'infiltre ensuite dans les roches
cambriennes (les roches " primaires ", les plus anciennes
de Belgique) qui, sous le climat chaud et humide de l'Ere Secondaire
et de l'Ere Tertiaire, ont été fortement altérées
(elles sont fortement fissurées) et déminéralisées
(elles ont perdu leurs sels minéraux qui ont été
emportés plus bas par les eaux), depuis la crête
de Malchamps jusqu'à une altitude de 440 m environ.
C'est pourquoi les eaux accumulées dans ces nappes aquifères
sont également très pauvres en sels minéraux.
Plus bas encore, on trouve les
eaux de type "Barisart".
Ces eaux ont la même origine que les eaux du type Reine,
mais comme elles ont traversé des roches moins altérées,
elles sont légèrement plus riches en sels minéraux.
Dans les "pouhons", qui se trouvent un peu partout,
les eaux sont ferrugineuses et carbogazeuses. Leur origine est
un peu différente. Il s'agit d'eaux météoriques
anciennes (plusieurs dizaines, voire même une centaine
d'années), infiltrées à grande profondeur
et qui, au contact des roches, ont été chargées
en gaz carbonique et en sels minéraux. L'eau remonte des
roches profondes par des failles grâce au gaz carbonique
qui se dégage par diminution de pression. Celui-ci permet
le jaillissement des pouhons avec conservation de leurs caractéristiques
chimiques acquises lors de leur lente migration en profondeur.
Ces eaux ont en outre une teneur très élevée
en fer leur donnant une couleur rouille bien typique.
Source
: MARTINY P., 1999. Promenades pédestres en fagne de Malchamps-Bérinzenne,
DGRNE, Jambes.
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