La lande sèche

La lande nous apparaît comme quelque chose de tout à fait naturel, alors qu'il n'en est rien dans nos régions ! En effet, jusqu'au XIIIe siècle, une vaste forêt feuillue de hêtres et de chênes couvrait tout ce territoire. Elle fut progressivement défrichée pour fabriquer le charbon de bois utile à l'industrie naissante du fer, pour cultiver le terrain ou y faire paître les troupeaux.

Différentes espèces ont alors colonisés ces espaces ouverts, formant de vastes étendues de landes. La lande occupa ainsi des milliers d'hectares, comme en témoignent les belles cartes dressées par le comte Ferraris de 1771 à 1778, lorsque nous faisions partie des Pays-bas autrichiens.
En 1812, le relevé cadastral montre l'existence de quelques parcelles labourées autour de la ferme de Bérinzenne. Partout ailleurs, c'est la lande: soit la lande à bruyère pâturée par les troupeaux, soit la lande tourbeuse, fauchée pour le foin.

La lande sèche que nous découvrons ici est constituée de petits arbrisseaux et de quelques graminées qui témoignent de cette colonisation progressive, alors qu'ils forment aujourd'hui un splendide patchwork coloré.
C'est d'abord l'airelle qui s'est installée, souvent accompagnée de la canche flexueuse. Puis vint la callune, formant un tapis ras d'environ 10-15 cm de hauteur. Au fur et à mesure qu'elle s'étoffe, formant une strate de 40 cm de hauteur, elle finit par envahir l'airelle et la canche, qui régressent, tandis qu'apparaissent de jeunes plants de myrtille de loup et de myrtille commune.
La multiplication et la croissance de ces dernières font disparaître l'airelle et font régresser la callune, à son tour. Ces deux espèces de myrtille forment de gros buissons dont la hauteur peut atteindre 60 cm.

Le vieillissement de la lande se marque par l'installation d'espèces préforestières. Des buissons de genêts à balais se développent, bientôt suivis d'espèces arborescentes telles que le bouleau verruqueux, le sorbier des oiseleurs, qui font régresser les espèces de la lande.

Source principale : MARTINY P., 1999. Promenades pédestres en fagne de Malchamps-Bérinzenne, DGRNE, Jambes.

 
     




Auteur : C Partoune -LMG-
Dernière mise à jour : 24 avril 2002