L'histoire du vêtement, révélatrice de la société ?

L'origine du mot costume, qui par l'italien remonte au mot latin signifiant coutume, révèle que l'habillement est l'expression même du mode de vie d'un peuple et de sa culture. Selon divers chercheurs, ce n'est pas seulement le besoin de se protéger contre les intempéries qui a conduit les hommes à se vêtir. Plusieurs raisons sont à l'origine du port des vêtements. La première est liée aux pratiques magiques, car quelques unes au moins des pièces du costume sont des substituts des tatouages rituels et des objets de parure ayant une fonction occulte. Le pagne lui-même (très présent dans les sociétés primitives) avait pour but de protéger les organes génitaux contre de possibles maléfices. D'autres raisons ont poussé l'homme à s'habiller : désir d'apparaître autre ou de s'identifier à un être considéré comme supérieur, besoin de montrer ce que l'on est, c'est à dire de porter comme l'insigne de sa position sociale, de sa richesse, inclination naturelle à séduire les autres, le sentiment de pudeur,...

Q. BELL dit à ce propos : "Nos vêtements font trop partie de nous-même pour que nous puissions jamais être indifférents à leur état : c'est comme si l'étoffe prolongeait naturellement le corps, voire l'âme même."

Le phénomène de mode, c'est-à-dire le changement périodique d'un goût collectif en matière d'esthétisme, n'est pas si nouveau que l'on pourrait croire puisqu'il semble être apparu vers le XIVe siècle av. J.-C. (du moins dans les civilisations occidentales). Tant que les communications ont été difficiles et rares, la diversité des costumes entre les différentes couches sociales et entre les régions s'est conservée. A notre époque, l'uniformité du costume s'est considérablement étendue géographiquement et socialement même si une plus grande diversité est permise à chacun. Il existerait cependant une "conscience vestimentaire", c'est à dire une éthique du vêtement. C'est comme si aller à l'encontre de ces "lois informelles" suscitait la condamnation la plus sévère.

Alors, est-on à la mode pour être respecté ? Les multinationales ne renforcent-elles pas ce pouvoir de la mode ?

Texte inspiré de l'Encyclopédie Hachette multimédia en ligne et du livre de Quentin BELL, 1992.- Mode et société, PUF, Vendôme, 262 p.

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Auteur et webmaster : Marie Pirenne, Laboratoire de Méthodologie de la Géographie de l'Université de Liège
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Dernières mises à jour : Avril 2002