Qu’arrive-t-il quand la demande d’asile est définitivement refusée ?
La vie dans la clandestinité


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Pour un grand nombre de candidats réfugiés, la demande d’asile n’aboutit pas à une fin positive. Lorsque plus aucun recours n’est possible, le demandeur d’asile malheureux reçoit alors un ordre de quitter le territoire, il se retrouve alors devant un choix. Soit le réfugié décide de son propre gré de rentrer, on appelle cette solution le retour volontaire, ou, il rentre dans la clandestinité. S’il se fait arrêter, il peut être envoyé dans un centre fermé [1] en attente de son expulsion. À partir du moment où le réfugié fait le choix de refuser de quitter la Belgique, il devient un clandestin. La vie des clandestins est très loin d’être la vie à laquelle le demandeur d’asile s’attendait en venant en Belgique.

Pendant sa clandestinité, la peur va être la pire ennemie de celui qui est devenu un sans-papier. Il doit se méfier et redouter les contrôles de police (identité) et les contrôles au travail quand il y en a un. Si le clandestin se fait prendre, c’est l’enfermement en centre fermé et l’expulsion qui l’attend.

La nécessité de se loger pour le clandestin est une autre épreuve. Le clandestin, si il a de la famille ou des amis, peut leur demander le gîte, mais bien souvent un sentiment de gêne s’installe chez lui. Il se sent comme un fardeau pour ses proches. Reste alors la solution de louer une chambre ou un petit studio (le clandestin est bien entendu dans l’incapacité économique et légale d’acheter). Mais bien souvent dans l’incapacité de faire un bail à son nom le réfugié est dépendant des bonnes grâces du propriétaire. Ce dernier ne se prive pas de loger le réfugié dans un endroit insalubre. La volonté d’économiser le plus possible pour la famille ou le fait de parfois devoir s’en aller très vite sont d’autres facteurs qui font que le logement pour le clandestin est très difficile.

Si par malheur le clandestin vient à tomber malade il ne pourra bénéficier que d’une aide médicale d’urgence dont les frais seront pris en charge par le CPAS du lieu de résidence. Mais les procédures du CPAS sont tellement lourdes et longues que bien souvent elles mettent en danger la santé du patient.

Mais le nerf de la guerre reste l’argent. Le clandestin doit travailler pour payer son loyer, pour manger et payer les dettes que lui ont occasionné son voyage(passeport, passeur). Mais comme il n’a pas de papier il n’a donc pas de permis de travail. Il doit travailler au noir dans des conditions pénibles et pour être mal payé, quand il l’est. Cette situation d’irrégularité place le patron en position de force.Il peut exploiter le clandestin sans avoir peur que ce dernier se plaigne.

La vie d’un clandestin est loin d’être rose. Bien souvent exploité et mal logé il vit dans la peur quotidienne et dans la crainte perpétuelle d’une expulsion du territoire ou d’un contrôle d’identité.

Sources : "Donnons un visage aux sans-papiers" C.I.R.E 2006



[1] Un centre fermé est un centre où on place les clandestins. Ils y sont en transit dans l’attente de leur expulsion du territoire.




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Cette page a été réalisée en mai 2009 par Maxime Cunin, Mike Krantz.
Travail scolaire de dernière année de l'enseignement secondaire à l'INDSE.

Crédit photographique : documents réalisés par les élèves, par Catherine Lemaître et Michel Ericx


     


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